Protection de la faune et de la flore : un travail de près de dix ans !

Un inventaire de la faune et la flore a été réalisé en 2010. Réactualisé récemment il a permis d’identifier les espèces animales et végétales présentes sur le tracé de la déviation.

Depuis que le balbuzard pêcheur est revenu en forêt domaniale d’Orléans, en 1984, sa population est en nette progression avec vingt-cinq couples reproducteurs, en 2014. Même si le tracé est éloigné de leur territoire, au cas où un ou plusieurs couples déserteraient l’aire historique, le Département en installera une nouvelle sur un arbre tabulaire (à plateforme) pour les accueillir.

En parallèle, dans le cadre du projet Objectif balbuzard dans le Loiret, le Département soutiendra financièrement (cinq mille euros par an pendant cinq ans) l’action des acteurs de la conservation du rapace. Il prévoit, en plus d’un volet recherche, de sensibiliser le public à sa présence sur le territoire à travers l’observatoire historique du site du Ravoir à Ouzouer-sur-Loire.

Des bornes tactiles seront installées sur ce site (ou à proximité) ainsi qu’au futur muséum d’Orléans pour la biodiversité et l’environnement. Afin que les chauves-souris n’élisent pas domicile en bordure de la nouvelle voie, les essences qui y seront plantées attireront peu les insectes dont ces noctambules sont friandes. En outre, pour celles qui auraient néanmoins décidé de se trouver dans le secteur, des buttes plantées de végétation élevée les feront monter et éviteront qu’elles ne traversent la route à hauteur de véhicule.

Des crapauducs (petits tunnels sous la route sécurisant les déplacements des batraciens) seront implantés dans le val de Darvoy et le bois des Comtesses (Saint- Denis-de-l’Hôtel) pour que les amphibiens puissent retourner aisément dans la mare qui les a vus naître pour s’y reproduire. De même, de nouveaux plans d’eau, des habitats de refuge et d’alimentation seront créés pour permettre un meilleur brassage génétique des populations. Sur le chantier, des barrières d’évitement temporaires seront posées afin que des espèces dites pionnières (surtout des amphibiens et des reptiles), attirées par les terrains nus défrichés, ne colonisent la zone de travaux.

Des habitats d’espèces gérés ou déplacés

L’acquisition par le Département de 9 hectares de boisement existant dans le bois des Comtesses à Saint-Denis-de-l’Hôtel permettra la mise en œuvre d’un plan de gestion favorable aux chauves-souris. La création d’îlots de sénescence (absence d’exploitation forestière) offrira un habitat idéal au développement des espèces de chiroptères.

Le tracé traverse une zone d’ancienne carrière au nord-est de Saint-Denis-de-l’Hôtel, favorable aux espèces des milieux aquatiques. L’acquisition par le Département de 12 hectares de surfaces au-delà de l’emprise de l’infrastructure permettra de mettre en place un plan de gestion déclinant des actions favorables à ces habitats et aux espèces qui s’y développent

Une station du Scirpe Coupé, espèce végétale protégée et menacée en région Centre val de Loire, a été relevée sur le tracé de la déviation au nord de la levée de la Loire. Elle sera déplacée vers d’autres points  d’eaux favorables existants ou nouvellement créés.

La présence de la Corydale Solide a été relevée en avril 2019 sur le tracé dans le bois des Comtesses à proximité du raccordement au lieu-dit Faux juif sur Saint-Denis-de-l’Hôtel. Elle a profité de l’ouverture du milieu boisé, générée par le défrichement, pour se développer. Plusieurs stations d’une totalité de 2 000 pieds ont été relevées. Pour garantir un état de conservation favorable de cette espèce, ¼ des pieds ont pu être conservé en réduisant les aménagements de l’infrastructure (réduction d’un bassin de traitement des eaux de ruissellement de la chaussée). Pour compenser l’impact résiduel sur ces stations, plus de la moitié des pieds restant sera transplantée dans un habitat favorable à proximité.

Le Département a choisi d’implanter les extrémités du pont sur la Loire à plus de cinquante mètres des rives. Par ailleurs,
c’est un pont avec le minimum de piles qui a été retenu. Ainsi, les habitats naturels des espèces aquatiques et terrestres, tels les poissons et la grande faune (cervidés par exemple), ne seront ni interrompus ni perturbés par cette construction humaine