Maîtrise est le maître mot de ce projet : maîtrise du sous-sol (160 sondages géotechniques ont été réalisés en amont pour affiner la connaissance du sous-sol) ; maîtrise des circulations souterraines pour mieux appréhender leur impact sur le projet ; maîtrise de l’impact environnemental… En effet, les paysages du Val de Loire, inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, nécessitent de mettre en œuvre des mesures exceptionnelles pour exécuter les travaux dans le plus profond respect du calendrier écologique des espèces en présence.
Un projet au coeur de son environnement
Dans le respect du calendrier de préservation de la faune, la construction de l’ouvrage d’art enjambant la Loire débutera par les travaux de construction des appuis. Les fondations profondément ancrées dans la roche garantiront la stabilité de l’ouvrage tout en respectant les veines d’alimentation de l’aquifère. Puis viendra le temps de l’élévation des piles et culées construites dans un ordre précis dicté par le calendrier écologique et les règles du phasage de construction.
Il ressort des études et des investigations menées par le BRGM (rapport de 2017) que les phénomènes karstiques nécessitent des mesures appropriées en phase de conception et de construction ainsi qu’un suivi spécifique en phase de réalisation. Ces recommandations ont été intégrées aux exigences du cahier des charges du marché conclu avec le groupement Baudin-Châteauneuf qui a pris dans son offre toutes les dispositions pour maîtriser les phénomènes karstiques.
Créer des belvédères sur la Loire
La nouvelle voie sur la Loire s’inscrit dans un patrimoine naturel riche (patrimoine mondial de l’Unesco) et les paysages qui l’entourent offrent un cadre inédit. Des belvédères d’observation seront créés et offriront des panoramas changeants sur la Loire, en toute saison. Ces points de vue privilégiés permettront aux visiteurs, qu’ils soient amateurs de photographie, d’architecture ou de nature, d’observer la Loire vivre.
Une maison pédagogique sera installée durant toute la durée des travaux pour suivre et comprendre les différentes étapes du chantier. Elle accueillera les personnes qui souhaiteraient visiter le site ainsi que les scolaires dans le cadre d’ateliers pédagogiques.
Intégrer les modes doux dans le projet
Le Département a souhaité intégrer pleinement les modes doux dans le projet de déviation afin de promouvoir les itinéraires cyclables visant à rendre plus attractifs les trajets de proximité à vélo ou d’intermodalités. Dans le cadre d’un appel à projets, le ministre chargé des transports a retenu le projet de continuité cyclable pour franchir la Loire et relier l’itinéraire principal de la Loire à vélo au sud sur la levée avec le nouvel itinéraire alternatif de la Loire à vélo au nord pour rejoindre Orléans. Ce projet de continuité cyclable d’une longueur de 1 325 mètres sera soutenu à hauteur de 4,2 M€ par l’Etat. Il favorisera en outre les déplacements quotidiens domicile-travail de faibles distances entre les communes concernées, notamment vers les pôles économiques de Saint-Denis-de-l’Hôtel.
Pour offrir des déplacements sécurisés, près de 40% de la largeur du tablier du viaduc sera dédié à la circulation des modes de déplacements doux. La largeur des pistes cyclables sera de 2 mètres pour les pistes monodirectionnelles et de 3 mètres pour les pistes bidirectionnelles. Pour garantir la sécurité des cyclistes, les pistes seront éloignées de la chaussée et séparées par une glissière en béton sur le viaduc.
Les traversées de la déviation seront toutes dénivelées, soit sous l’ouvrage de décharge au sud de la Loire, soit sur le passage supérieur de la rue du Mont au nord. De nouvelles perspectives seront offertes sur le fleuve grâce à la création de deux belvédères confortables à l’amont et à l’aval du fleuve appelant ces modes de déplacement à la contemplation. Enfin, une halte à vélo sera créée à proximité directe de l’itinéraire principal et du franchissement de la Loire, au lieu-dit Pontvilliers à Darvoy où a vécu une famille de célèbres cyclistes locaux.