Les opérations de diagnostics archéologiques réalisées sur l’ensemble du tracé de la déviation ont permis d’identifier des aménagements et occupations humaines de toutes périodes. Sur les communes de Darvoy et de Jargeau, un diagnostic a été mené pendant l’hiver 2019-2020 par les archéologues du service Archéologie préventive du Département. La surface concernait 36 ha de champs et de prairies situés en bord de Loire, de part et d’autre de la levée de Loire et l’île des Baffaits. Cette opération, qui est une étude du potentiel archéologique, visait à mettre en évidence les occupations humaines dans cette partie du Val de Loire, à l’instar de ce qui a été effectué sur les autres parcelles concernées par la déviation depuis 2010.
En octobre 2020, le diagnostic de ce secteur a été achevé par l’étude de l’île au regard de l’une des piles de pont. L’île des Baffaits, fixée définitivement pendant les années 1980, a été un lieu de passage depuis la Préhistoire. La date d’intervention tardive s’explique par les possibilités restreintes pour accéder à l’île, en raison de la présence d’oiseaux nicheurs au printemps et en été et par le niveau de la Loire qui augmente dès la fin de l’automne. Les résultats de cette opération mettent en avant de nombreux indices liés à la présence humaine depuis le Néolithique, ainsi que leur relation avec la Loire et ses épisodes de crues dans cette partie du Val.
Un nombre abondant d’objets et de vestiges matériels
À la suite des diagnostics, et en préalable aux travaux routiers, l’État a prescrit des fouilles archéologiques sur une série de sites, les mieux conservés et d’intérêt scientifique certain. Une première opération de fouille archéologique a été engagée ce mois de juillet sur la commune de Sandillon au lieu-dit « Les Fraudes ». La fouille a permis de mettre au jour des structures et le mobilier d’un habitat de la fin de l’Âge du Bronze (entre 1000 et 800 ans avant notre ère). Les structures retrouvées sont d’une part des trous de poteau comblés, traces en négatif de l’ossature en bois de bâtiments également construits en torchis (argile séchée mélangée à des végétaux) et d’autre part des fosses, creusées dans le sol utilisées comme dépotoirs par les habitants du site.
Ces fosses contenaient un nombre abondant d’objets et de vestiges matériels : des vases en céramiques, des fragments de torchis brûlé, des bracelets en terre cuite et quelques outils en silex. Les structures archéologiques ont été photographiées et dessinées, des prélèvements réalisés et l’ensemble des objets ont été collectés. Leur étude permettra de mieux comprendre la vie quotidienne des populations de l’Âge du Bronze sur les bords de la Loire.